top of page

Séminaire - Des droits de la nature dans le Sud global

mar. 27 févr.

|

ENS Campus Jourdan Salle Roncayolo

Claire Duboscq (Science-Po Paris) Une approche ethnographique de la judiciarisation des fleuves et forêts en Colombie

Séminaire - Des droits de la nature dans le Sud global
Séminaire - Des droits de la nature dans le Sud global

Heure et lieu

27 févr. 2024, 16:00 – 18:00

ENS Campus Jourdan Salle Roncayolo, 48 Bd Jourdan, 75014 Paris, France

À propos de l'événement

Horaires : Mardi de 16h à 18h Salle Roncayolo (campus Jourdan)

Solène Rey-Coquais et Sacha Bourgeois-Gironde Contact : solene.rey-coquais@ens.psl.eu

L’actualité de la notion de « droits de la nature » s’est imposée  dans le débat scientifique international, en droit comme en sciences  sociales, depuis plusieurs années. Aux questions de la définition et de  la traduction juridique du concept, de sa portée  anthropologique et épistémologique, se sont ajoutées celles de son  effectivité et de sa traduction territoriale, dans différents contextes  socio-spatiaux. Le dialogue entre le prisme juridique, attaché aux  textes, et les méthodes ethnographiques, sociologiques  et géographiques, dédiées aux « contextes », apparaît comme une  condition essentielle de son analyse.

Malgré les origines en grande partie états-uniennes de la notion,  tant dans son émergence théorique que jurisprudentielle, les droits de  la nature se trouvent aujourd’hui revendiqués et juridiquement incarnés  par plusieurs espaces du « Sud global », marqués  tant par les pratiques extractivistes intensives et la dégradation  accélérée de leurs écosystèmes que par de rapides innovations en termes  de régulation environnementale depuis la fin des années 1990. L’Équateur  est pionnier dans l’inscription constitutionnelle  de droits de la nature en 2008, suivi par la Bolivie en 2010. Depuis,  d’autres pays des « Suds » ont suivis, parmi lesquels la Colombie,  l’Inde, le Bangladesh et plus récemment l’Ouganda en 2019. Nous  proposons ainsi dans ce séminaire de nous attacher à comprendre  les transpositions et les réappropriations, par les « Suds », d’un  concept a priori ancré dans la post-modernité occidentale, mais qui  manifeste aujourd’hui une vision post- coloniale et contre-hégémonique  des relations société-environnement. Au travers d’une  collaboration entre géographie, droit, et sciences sociales, nous  souhaitons accorder une place particulière aux lieux dans l’émergence et  la définition d’un concept devenu l’incarnation d’un « global  transplant ».

Ce séminaire, pleinement transdisciplinaire, sera articulé en trois  phases exploratoires. Tout d’abord, nous interrogerons les intrications  entre politiques de développement et ancrage de ces nouveaux droits de  la nature dans les régulations environnementales  nationales. Nous aborderons à cette occasion la spécificité des  problématiques associées à la notion dans des contextes dits « des Suds »  et questionnerons à la fois les interlégalités issues des coexistence  entre divers systèmes normatifs et les possibles  conflits émergeant entre ndroits de la nature et droits humains. Ces  conflits pourront être envisagés au niveau théorique et normatif – au  travers de la remise en cause, notamment, de la hiérarchie des normes -  et sur le plan pratique – au travers de certains  paradigmes territoriaux tels que, par exemple, ceux liés au green  colonialism. Un second moment du séminaire sera dédié au processus de  construction des droits de la nature, aux acteurs impliqués et aux  différentes stratégies juridiques mises en œuvre (jurisprudence,  réglementation, constitutionnalisation…). Nous nous intéresserons en  particulier aux moments et situations territoriales, notamment  conflictuelles, dans lesquels les récits et les relations de pouvoir  entre acteurs se cristallisent dans une inscription juridique  de nouveaux droits pour des entités naturelles. Enfin, un troisième  moment sera dévolu à la question de la productivité géographique des  droits de la nature, au travers d’une analyse portant sur la  personnalité et l’identité de leurs objets : dans quelle mesure  l’attribution de droits à une entité naturelle contribue-t-elle à faire  apparaître de nouveaux ensembles écosystémiques, paysagers,  territoriaux et cartographiques, participant ainsi à la modification ontologique de son objet ?

Partager cet événement

bottom of page